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Assemblée Générale

29/10/2020

La 45e Assemblée Générale annuelle de l’Association Nationale Monégasque de l’Ordre Souverain de Malte s’est tenue le jeudi 29 octobre 2020 à son siège, à l’Église Saint-Charles.
Au cours de l’AG les Membres de l’Association ont voté pour le renouvellement du Conseil d’Administration.

Le nouveau Conseil, élu à l’unanimité pour un mandat de trois ans, est composé comme suit:

Monsieur Jean Kerwat, Président

Monsieur Philippe Orengo, Vice-président

Monsieur Didier Gamerdinger, Chancelier-Secrétaire général

Monsieur Federico Limiti, Trésorier

Madame Laurence Blanchi, Hospitalière

Conseillers:

Monsieur René Croesi, Président Honoraire

Madame Gaia Catelli,

Monsieur Mark Armstrong

Réflexions recueillies et proposées par le Père Patrick Keppel

lors de l’Assemblée Générale de l’Ordre de Malte le 29 octobre 2020.

En Avent !

Il serait sans doute davantage profitable de se rapporter directement au livre très original de JOB qui ressemble à un conte philosophique.

Sensible au climat incohérent qui anesthésie notre société, j’ai choisi de proposer à votre réflexion celle que m’inspire une œuvre poétique et théâtrale où, dans un duel entre Satan et Dieu, le thème de la souffrance injuste est développé.

– L’angoisse qu’engendre l’environnement pestilentiel, qui nous agresse et perturbe notre quotidien, a-t-elle un sens pour les enfants d’Abraham ?

L’auteur du psaume 76 s’interrogeait : « Est ce que Dieu oublie d’avoir pitié ou, de colère, ferme-t-il son cœur ? »

– L’enseignement de la Bible ne nous donne aucune réponse à la souffrance collective qui, inévitablement, provoque notre réflexion, nos comportements, interroge notre foi, dans la mesure où elle nous habite.

Les croyants ont le sentiment d’être de plus en plus seuls dans leur vie sociétale mais aussi face à Dieu qui semble les abandonner, au point d’avoir le sentiment d’être punis.

Il est vrai que le sentiment de culpabilité est passé de mode. Beaucoup ont relu La Peste où Albert Camus nous présente, en Paneloux, un père jésuite, interprétant la terrible et sournoise maladie comme un fléau divin.

Face à nos questionnements que nos philosophes, nos théologiens, nos pasteurs ont pris en compte fort discrètement, les réponses sont multiples.

Il ne faut jamais l’oublier, malgré les slogans que certains veulent imposer à nos politiques, le malheur ne répond jamais au mal.

La souffrance n’est pas une monnaie d’échange. Le malheur est aussi aveugle qu’un virus invisible.

– Comment nier toute peur alors qu’il frappe au hasard, sous des formes qui, souvent, nous font perdre nos repères d’où les références fréquentes à la culture, aux diverses prises en compte des loisirs.

Quelles que soient les valeurs qui tissent solidement notre existence, nous nous apercevons que l’épouvante, qui touche la totalité de la planète, atteint, à des titres divers, notre confiance et blesse notre foi.

Nos esprits désemparés cherchent une porte de sortie. On imagine une ouverture future qu’on appelle l’« Après » plus conforme à l’enseignement (sinon à l’exemple) que nous avons reçu par et dans notre contemplation du mystère de la création de l’homme par notre Dieu qui est amour.

Dans son solide article, écrit en été pour notre revue diocésaine, Mgr Giuliano nous ramène à l’essentiel :

« Dieu ne s’est pas volatilisé. Dieu est Dieu. Il est là dans l’inattendu. »

L’inattendu… Telle est bien l’originalité biblique de cette fable si moderne qui retrace l’histoire prophétique de ce personnage unique qu’est JOB.

Dans ce chef-d’œuvre littéraire, sans doute du 4ème siècle avant Jésus-Christ, ce croyant exemplaire hurle sa souffrance à la face de Dieu.

« Ma vie n’est qu’un souffle…

– Comment l’homme pourrait-il avoir raison contre Dieu ?…

Même s’il répond à mon appel, je ne suis pas sûr qu’il écoute ma prière. »

Comme nous, JOB est un croyant. Il se veut respectueux de ce qui demeure mystère.

Il garde sa confiance en Dieu. Il se présente devant lui tel qu’il est.

De cette confrontation surgit un message radical :

la foi est un chemin qui ne résout pas l’énigme du mal. Croyants et non-croyants sont confrontés ensemble à des crises, des épreuves, des impatiences qui décapent, stimulent, révoltent selon la diversité des personnes, qui toutes, d’une façon ou d’une autre, sont bien obligées de discerner l’essentiel de l’accessoire.

Le chrétien se doit de renoncer aux formules charitables trop faciles.

Il ne peut, encore moins, se satisfaire de réponses définitives, pour ne pas dire toutes faites.

Parce que, marqué de l’empreinte du Saint-Esprit, le baptisé est revêtu d’une dignité libératrice.

Il acquiert une liberté qu’il ne peut exercer qu’en communion avec le seul Sauveur qui, dans la pâque, d’abord de son Peuple puis dans celle de son Fils ressuscité, donne gratuitement ce que les efforts de l’homme seul ne peut acquérir : la paix, la joie, l’amour, le pardon. Telle est notre espérance.

Tel est notre témoignage animé par une compassion qui est toujours une relation discrète à l’égard, avant tout, des exclus, des pauvres et des malades.

Dieu tient ses promesses. Marie en a rendu grâce. Avec elle, et nos frères et sœurs les Saints, unis à leur prière, nous portons sur le passé, le présent et sur l’avenir un regard de lumière.

Cette lumière surgit au sein des contraintes d’une nouvelle et soudaine gravité, d’une détresse universellement ressentie. Puisse-t-elle, dans la diversité des aspirations spirituelles de nos contemporains, illuminer nos esprits et nos cœurs pour découvrir des occasions de trouver, de retrouver l’essentiel.

En formant des vœux pour chacun que je confie au Seigneur, je lui adresse, unie à vous, cette prière :

Dieu tout puissant,

tu nous demandes de préparer le chemin de ton Fils ;

ne permets pas que la fatigue nous abatte,

alors que nous attendons la venue bienheureuse de celui qui nous rendra les forces et la santé.

Réflexions recueillies et proposées par le Père Patrick Keppel
lors de l’Assemblée Générale de l’Ordre de Malte le 29 octobre 2020

En Avent !

Il serait sans doute davantage profitable de se rapporter directement au livre très original de JOB qui ressemble à un conte philosophique.
Sensible au climat incohérent qui anesthésie notre société, j’ai choisi de proposer à votre réflexion celle que m’inspire une œuvre poétique et théâtrale où, dans un duel entre Satan et Dieu, le thème de la souffrance injuste est développé.

  • L’angoisse qu’engendre l’environnement pestilentiel, qui nous agresse et perturbe notre quotidien, a-t-elle un sens pour les enfants d’Abraham ?
    L’auteur du psaume 76 s’interrogeait : « Est ce que Dieu oublie d’avoir pitié ou, de colère, ferme-t-il son cœur ? »
  • L’enseignement de la Bible ne nous donne aucune réponse à la souffrance collective qui, inévitablement, provoque notre réflexion, nos comportements, interroge notre foi, dans la mesure où elle nous habite.

Les croyants ont le sentiment d’être de plus en plus seuls dans leur vie sociétale mais aussi face à Dieu qui semble les abandonner, au point d’avoir le sentiment d’être punis.

Il est vrai que le sentiment de culpabilité est passé de mode. Beaucoup ont relu La Peste où Albert Camus nous présente, en Paneloux, un père jésuite, interprétant la terrible et sournoise maladie comme un fléau divin.

Face à nos questionnements que nos philosophes, nos théologiens, nos pasteurs ont pris en compte fort discrètement, les réponses sont multiples.

Il ne faut jamais l’oublier, malgré les slogans que certains veulent imposer à nos politiques, le malheur ne répond jamais au mal.
La souffrance n’est pas une monnaie d’échange. Le malheur est aussi aveugle qu’un virus invisible.

  • Comment nier toute peur alors qu’il frappe au hasard, sous des formes qui, souvent, nous font perdre nos repères d’où les références fréquentes à la culture, aux diverses prises en compte des loisirs. Quelles que soient les valeurs qui tissent solidement notre existence, nous nous apercevons que l’épouvante, qui touche la totalité de la planète, atteint, à des titres divers, notre confiance et blesse notre foi.

Nos esprits désemparés cherchent une porte de sortie. On imagine une ouverture future qu’on appelle l’« Après » plus conforme à l’enseignement (sinon à l’exemple) que nous avons reçu par et dans notre contemplation du mystère de la création de l’homme par notre Dieu qui est amour.

Dans son solide article, écrit en été pour notre revue diocésaine, Mgr Giuliano nous ramène à l’essentiel :
« Dieu ne s’est pas volatilisé. Dieu est Dieu. Il est là dans l’inattendu. »
L’inattendu… Telle est bien l’originalité biblique de cette fable si moderne qui retrace l’histoire prophétique de ce personnage unique qu’est JOB.
Dans ce chef-d’œuvre littéraire, sans doute du 4ème siècle avant Jésus-Christ, ce croyant exemplaire hurle sa souffrance à la face de Dieu.
« Ma vie n’est qu’un souffle…

  • Comment l’homme pourrait-il avoir raison contre Dieu ?…
    Même s’il répond à mon appel, je ne suis pas sûr qu’il écoute ma prière. »

Comme nous, JOB est un croyant. Il se veut respectueux de ce qui demeure mystère.
Il garde sa confiance en Dieu. Il se présente devant lui tel qu’il est.
De cette confrontation surgit un message radical :
la foi est un chemin qui ne résout pas l’énigme du mal. Croyants et non-croyants sont confrontés ensemble à des crises, des épreuves, des impatiences qui décapent, stimulent, révoltent selon la diversité des personnes, qui toutes, d’une façon ou d’une autre, sont bien obligées de discerner l’essentiel de l’accessoire.

Le chrétien se doit de renoncer aux formules charitables trop faciles.
Il ne peut, encore moins, se satisfaire de réponses définitives, pour ne pas dire toutes faites.
Parce que, marqué de l’empreinte du Saint-Esprit, le baptisé est revêtu d’une dignité libératrice.
Il acquiert une liberté qu’il ne peut exercer qu’en communion avec le seul Sauveur qui, dans la pâque, d’abord de son Peuple puis dans celle de son Fils ressuscité, donne gratuitement ce que les efforts de l’homme seul ne peut acquérir : la paix, la joie, l’amour, le pardon. Telle est notre espérance.
Tel est notre témoignage animé par une compassion qui est toujours une relation discrète à l’égard, avant tout, des exclus, des pauvres et des malades.

Dieu tient ses promesses. Marie en a rendu grâce. Avec elle, et nos frères et sœurs les Saints, unis à leur prière, nous portons sur le passé, le présent et sur l’avenir un regard de lumière.
Cette lumière surgit au sein des contraintes d’une nouvelle et soudaine gravité, d’une détresse universellement ressentie. Puisse-t-elle, dans la diversité des aspirations spirituelles de nos contemporains, illuminer nos esprits et nos cœurs pour découvrir des occasions de trouver, de retrouver l’essentiel.

En formant des vœux pour chacun que je confie au Seigneur, je lui adresse, unie à vous, cette prière :
Dieu tout puissant,
tu nous demandes de préparer le chemin de ton Fils ;
ne permets pas que la fatigue nous abatte,
alors que nous attendons la venue bienheureuse de celui qui nous rendra les forces et la santé.